• Une envie… : dans notre petit groupe lors de la rando du volcan Acatenango, il y avait un couple de français qui nous avaient dit avoir beaucoup logé chez l’habitant (via Airbnb !) et avoir adoré ça, et on s’était dit que c’était une bonne idée… on avait aussi entendu dire que San Juan était un des villages les plus typiques et les plus agréables du lac, et la gentillesse des locaux rencontrés a fini de nous convaincre : nous avons donc passé 2 nuits chez une sympathique famille Tz’utujil à San Juan La Laguna, à quelques minutes de tuk-tuk de San Pedro…

• La famille Tz’utujil : c’est Thelma, la fille, qui nous a accueilli chaleureusement (avec un énorme sourire mais faut-il encore le dire ?). Elle a 24 ans et vit avec ses parents, Graciela et Diego, son mari, Edgar, et sa petite fille de 1 an et demi, Karina. Thelma est en train de finir ses études, ce qui fait la fierté de ses parents qui font tout ce qu’ils peuvent pour gagner leur vie et lui permettre d’étudier (on n’a pas su si la grande sœur qui ne vit plus avec eux a également fait des études supérieures). Elle porte l’habit traditionnel quand elle sort de chez elle, mais dès qu’elle est à la maison, hop, un pantalon et un tee-shirt ! Diego travaille dans une entreprise qui traite et purifie l’eau, et fait aussi le guide de randonnée pour les touristes : s’il a besoin d’un créneau libre à son travail pour son autre activité, il s’avance la veille et s’arrange avec son patron. Graciela fait partie d’une association de femmes qui vendent leur artisanat : elles produisent de belles écharpes tissées et de beaux tissus faits mains qu’elles vendent dans leur boutique. Elle raconte que c’est leur manière à elles qui ne sont pas allées à l’école de gagner un peu d’argent pour pouvoir y envoyer leurs enfants, à l’école. Thelma tisse elle aussi, quand elle n'est pas en train d’étudier, de s’occuper de sa fille, ou d’aider sa mère à la maison ! Le mari de Thelma, c’est la personne de la famille avec qui on a eu le moins de contact : on sait juste qu’il vend ses peintures dans les galeries des villages du lac (il a probablement un autre travail), qu’il n’a pas fait d’études mais que son idée soit que dès que Thelma a fini les siennes, il puisse étudier à son tour (pour garder un salaire dans le couple et que celui qui étudie puisse s’occuper de Karina avant qu’elle aille à l’école)… Nous avons par contre partagé un peu de temps avec Diego qui nous a emmenés voir le lever du soleil sur le lac à la Nariz del Indio, un pic qui surplombe San Juan (lever 3h du mat’, redescente à 8h, un petit dej, une douche, et Diego partait au boulot !), avec Graciela qui nous a expliqué le processus de teinture des fils et du tissage, et surtout avec Thelma, qui nous a emmené faire un tour de San Juan avec Karina accrochée à sa hanche avec un tissu… Tous parlent Tz’utujil et espagnol. Thelma nous a expliqué qu’il existe une 20aine de langues indigènes au Guatemala, et que seuls 6 villages parlent Tz’utujil, mais dans une version différente pour chaque village, ce qui fait qu’elle ne comprend pas toujours les gens de San Pedro s’ils parlent Tz’utujil entre eux (pratique !) ! Malgré ça, ils continuent de le parler et Karina comprenait mieux le Tz’utujil que l’espagnol (dixit son père) ! On a adoré partager et échanger avec cette famille adorable qui aura tout fait pour qu’on se sente bien chez eux… Graciela a même tenu à nous emmener jusqu’au bus le jour du départ (on peut dire qu’elle nous a mis dans le bus après plein de petites recommandations, comme une maman !) !

• San Juan : on a adoré San Juan (mais peut être de par notre expérience locale aussi) mais ce petit village est effectivement beaucoup plus authentique que les autres. Il y règne une forte sensation de communauté : des associations comme celle de Graciela, il y en a beaucoup (qui font du chocolat, produisent du miel, etc), et on sent que les gens s’entraident énormément. Une anecdote : une voisine qui ne devait pas avoir l’eau courante chez elle est venue toute une journée faire sa lessive (à la main s’il vous plaît !) chez Diego et Graciela. On aura aussi passé un très bon moment le dimanche matin au stade : un match de foot San Juan/San Pedro qui a soulevé des ferveurs incroyables ! Tout le village était là, jeunes, vieux, enfants, hommes et femmes, dans une ambiance de folie ! C’était tellement drôle !