On est partis un 4 octobre, et sur nos dos les 28kg qui nous suivront pendant ces 8 mois… Pleins d’espoirs et d’envies, on ne pouvait pas imaginer ce qu’on deviendrait 237 jours plus tard, riches de milliers de souvenirs, d’expériences inédites et de rencontres…


On aura parcouru 8 pays, et pas loin de 84 000 km, dont 24 800 par la terre, passé 17 frontières, pris 13 vols et 15 bus de nuit, visité 9 îles et 1 merveille du monde, appris à dire bonjour dans 6 langues, eu 10 monnaies différentes dans les poches et leur taux de change en tête, dormi dans 99 endroits différents, et fait 29 treks et randonnées, des plus faciles aux plus ardus…


On aura pris l’avion, le train, des dizaines de bus différents (du plus confort au plus pourri), la voiture, le bateau, à rames, à moteur, ou autres ferrys, long-tail boats et kayaks, des tuk-tuks de tous les styles possibles, taxis, collectivos et micros, le métro, le scooter, le vélo, nos 2 jambes, et même une pirogue, un camion-bus, et parfois le stop…


On aura dormi dans quelques endroits improbables : dans la jungle, que ce soit une hutte d’observation au Pérou ou un hamac au Cambodge ; dans la tente, seuls au milieu des glaciers à Ushuaia, ou à 4500 m d’altitude sur le volcan Misti ; sur un bateau non loin de la baie d’Along ; chez l’habitant dans des villages Shan, Pao, Bunong et Táy, du Myanmar, du Cambodge et du Viêtnam ; à gravir « en pèlerinage » Adam’s peak pour le lever du soleil, au Sri Lanka ; et même dans une caravane humide en Patagonie…


On aura vécu surtout, tous ces instants magiques et ces moments marquants qui nous auront fait sentir incroyablement vivants, toutes ces rencontres, ces gens qui auront croisé notre route et avec qui on aura partagé un sourire, un repas, une soirée, et même des semaines de voyages ! On ne pourra jamais les oublier (et sûrement pas tous les citer) : le coucher de soleil sur les moaïs de l’île de Pâques ; boire l’eau des rivières en Patagonie ; les échanges de dessins avec Tiep, 9 ans, au Cambodge ; l’ascension du Villarica avec piolets et crampons et la lave en fusion dans son cratère ; se trouver nez à nez avec un léopard au Sri-Lanka ; les sourires des enfants en Asie ; cette famille cambodgienne qui nous aura fait partager un petit peu de leur Nouvel An Khmer ; le fou rire des birmanes en voyant la barbe d’Adrien (!) ; le trek de 5 jours de Torres del Paine ; apprendre à nager à une petite fille qui avait peur de l’eau sur les plages désertes du Myanmar ; les piscos sours ; le Machu Picchu, Bagan et Angkor ; camper au bout du monde ;… ; et Marie et Juliette.


On aura subi quelques fois, les galères et les moments de panique (mais franchement pas souvent), et on aura souvent rit après coup des pires moments.


On aura perdu beaucoup d’habitudes, et souvent pour le meilleur, mais on en aura aussi pris d’autres, aussi bizarres soient-elles ; et vécu avec toutes ces petites choses du voyage qui faisaient notre quotidien : ne jamais se ballader sans un rouleau de PQ, se laver les dents à l’eau en bouteille, remettre ses chaussettes 3 jours, faire les comptes, prendre sa douche en tongs… ; à chaque nouveau pays la réadaptation, les dîners dans les auberges, les mails de réservation, les nouvelles saveurs, manger avec des baguettes, les hostels, guesthouses, homestays, et albergues qui étaient notre chez nous, le langage des mimes et celui du sourire, re-re-refaire son sac, ne plus savoir quel jour on est, et « demain, on fait quoi ? »


On aura aussi aiguisé notre curiosité en apprenant tellement de choses de l’histoire, de la culture, de la nature, et de la cuisine des pays qu’on aura traversé…


On se sera posé mille questions et remises en question : le voyage se fait aussi dans la tête... On aura pris suffisamment de recul pour comprendre que les possibilités sont infinies, et que les seules limites sont celles que l’on s’impose. Et que les notions de partage et d’entraide sont la vraie richesse de ce monde.


On aura vécu une expérience unique, enrichissante à tous les points de vue, et probablement marquante à vie. On repartira bien volontiers, et une chose est sûre : on ne voyagera jamais plus de la même façon !